mercredi 25 mars 2020

L'enseignement des soft skills à l'École Polytechnique [mar 2020]

On dit que la notion de soft skills serait née dans un manuel militaire. Alors, pour mettre en place une gestion des parcours professionnels, les DRH pourraient s'inspirer de la pédagogie de l'École Polytechnique pour former ses élèves-ingénieurs aux soft skills.

Article en cinq mouvements de pensée
  1. Origine de la notion de soft skills
  2. État des pratiques RH
  3. Signaux de regain d'intérêt
  4. Notion de soft skills
  5. Formation des élèves-ingénieurs polytechniciens





Sortie officielle : Tru Dô-Khac,  mars 2020

Références  :

Autres références

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Les soft skills à l'École Polytechnique

On dit que la notion de soft skills serait née dans un manuel militaire. Alors, pour mettre en place une gestion des parcours professionnels, les DRH pourront s'inspirer de la pédagogie de l'École Polytechnique pour former ses élèves-ingénieurs aux soft skills.

Selon wikipedia, la notion de "soft skills" serait née dès les années 70 [1].

Pratiques RH

Néanmoins, en 2020, la notion de soft skills semble encore peu utilisée en management de ressources humaines. Ainsi, à la question "Avez-vous entendu parler des soft skills", 70 % des salariés répondent "ne pas voir ce que c'est" [2].

Mais des signes montrent que cette notion pourrait bientôt revenir en force sur l'agenda des directeurs des ressources humaines (DRH).

Ainsi, Pôle Emploi a mis en ligne un référentiel de 14 "savoir-être professionnels" ainsi que plusieurs pages sur le recrutement par les compétences [3] ; fin 2019, une association informatique rappelle que le Directeur des systèmes d'information doit "définir [une]  stratégie pour faire monter en compétences [les] équipes aussi bien au niveau technique qu’au niveau des soft skills" [4]...

Notion de soft skills

Plutôt que de soft skills, Pôle Emploi préfère parler de "savoir-être professionnels". Mais d'autres acteurs des ressources humaines avancent des interprétations alternatives. Ainsi une recherche Google pourra en retourner pas moins de 14 ; parmi les plus courantes :
  • savoir-être,
  • compétences transférables,
  • compétences comportementales,
  • compétences transversales, 
  • compétences personnelles, 
  • compétences relationnelles,
  • compétences sociales [5]…

Néanmoins, pour un DRH attelé à la gestion prévisionnelle des emplois (GPE) et à la gestion des parcours professionnels et des compétences (GPPC), il s'agit d'identifier des moyens opérationnels pour apprécier et développer les soft skills des collaborateurs de l'entreprise.

Dans le fil de l'article wikipedia indiquant que la notion de soft skills aurait été énoncée dans un manuel militaire [1], ce DRH pourra alors se pencher sur l'approche pédagogique adoptée par l'École Polytechnique.

Formation des élèves-ingénieurs polytechniciens 

L'École polytechnique a pour mission de "donner à ses élèves une culture scientifique et générale".
Le caractère scientifique pluridisciplinaire s'impose par la lecture du programme des deux années sur le campus : calcul différentiel et fonctions holomorphes, physique quantique, microéconomie, biologie moléculaire et information génétique, mécanique, chimie moléculaire, statistiques, analyse de Fourier, équations aux dérivées partielles, modélisation de phénomènes aléatoires, chimie organique, relativité, conception et analyse d'algorithmes, macroéconomie, mécanique des fluides, algèbre et théorie de Galois, dynamique de l’atmosphère et des océans, physique statistique, traitement des données massives [6]...

Heureusement, pour "mettre les pieds sur terre à ces élèves nourris d’abstractions, une formation militaire, humaine et sportive est dispensée par l’encadrement militaire de l’École, [à l'effet de développer leurs] soft skills"[7].

Cette formation commence dès l'intégration à l'École, par une initiation au militaire de trois semaines au camp de la Courtine (Creuse). Elle se poursuit par un stage de 6 mois dans les armées ou dans des organismes civils opérant le plus souvent dans l'enseignement ou le social. Puis, pendant les deux années sur le campus, ce sont des représentations régulières à des événements institutionnels militaires et des activités diversifiées dans les nombreuses associations d'élèves (les "binets") [8] ; également, toutes les semaines, les élèves pratiquent 6 heures de sport (athlétisme, basket-ball, football, boxe, handball, judo, natation, rugby,…) en vue de compétition, notamment avec les élèves des autres écoles militaires ; enfin, les élèves sont évalués au cours d’entretien avec leur commandant d’unité à l'aune d'un référentiel de 10 soft skills.

"Constitutive de la formation des élèves polytechniciens", la formation humaine et militaire (FHM) vise "à développer la connaissance et la maîtrise de soi, les facultés d’adaptation et d’ouverture d’esprit, le goût du travail en équipe et le sens relationnel, l’aptitude à communiquer et à diriger, les qualités physiques et le goût de l’effort, et enfin, le sens de l’intérêt général" [9].

Et parmi les futurs ingénieurs polytechniciens, certains embrasseront à leur sortie une carrière d'officiers de l'Armée française…



[1]Soft skills, en.wikipedia.org
[2]Les salariés et les soft skills, Mars 2020, Sondage OpinionWay pour Dropbox
[3]Les soft skills selon Pôle Emploi, Gouvernance numérique de l'entreprise créative, 25 mars 2020
[4]Rétrospective de l'approche des soft skills par le Cigref, Gouvernance numérique de l'entreprise créative, 17 avril 2020
[5]Soft skills : 14 interprétations, Tru Do-Khac, Gouvernance numérique de l'entreprise créative, 24 mars, 2020
[6]Le cycle d'ingénieur polytechnicien, avril 2019, École Polytechnique
[7]Réponse du président du conseil d'administration de l'association des anciens élèves et diplômés de l'École Polytechnique. Rapport public annuel 2020 – février 2020 Cour des comptes
[8] Le Binet ASK et le collectif X-Diversité, ensemble pour les Entretiens de l'Excellence Polytechnique Paris-Saclay 2017, X-Diversité, 21 mai 2017
[9]Livret de formation humaine, École Polytechnique, 2017

vendredi 21 février 2020

Les soft skills, leviers pour l'entreprise sociétale et environnementale [fev 2020]

Pour réaliser sa transformation sociétale et environnementale, l'entreprise doit accélérer les softs skills de l'ensemble de ses collaborateurs.

Article en cinq mouvements de pensée 
  1. Deux vagues de transformation
  2. Impacts sur les RH 
  3. Compétences RH attendues par les entreprises
  4. Soft skills 
  5. Accélérateurs de soft skills 


Sortie officielle : Tru Dô-Khac, 21 février 2020

Références  :
    Autres références

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    Les soft skills, des leviers pour l'entreprise sociétale et environnementale

    Pour réussir sa transformation sociétale et environnementale, l'entreprise doit accélérer les softs skills de l'ensemble de ses collaborateurs.

    Selon wikipedia, le terme de soft skills serait né début des années 70 dans les manuels d'instruction de l'armée américaine [1]. En ce début des années 2020, il semble que les soft skills reviennent sur l'agenda des dirigeants des entreprises et administrations françaises.

    Deux vagues de transformation
    En 2015, un développement sans précédent des technologies numériques a créé à des logiques de croissance et d'innovation en disruption, une loyauté entre acteurs économiques inédite, une action publique transformée et une société en mouvement [2]. Face à ce nouveau paradigme,  les entreprises ont engagé leur transformation numérique.
    En 2020, des nouvelles forces, sociales, économiques et environnementales, l'invitent à se transformer en entreprise sociétale et environnementale. Tout en répondant aux attentes de ses actionnaires en matières de dividendes, l'entreprise doit abandonner l'idée que les ressources de la planète sont illimitées, échapper à la dictature des rapports financiers trimestriels, garder en mémoire que sa prospérité dépend de celle des populations et territoires où elle intervient, veiller à son utilité pour l’ensemble de ses parties-prenantes, actionnaires, mais aussi clients, salariés, fournisseurs, consommateurs, futurs professionnels,...[3]

    Impacts sur les RH
    Pour répondre à la première transformation, les directions des systèmes d'information des entreprises étaient en première ligne : il fallait mettre en œuvre les technologies numériques au profit de l'entreprise.
    Pour la seconde transformation, c'est l'ensemble des collaborateurs de l'entreprise qui sont concernés : il faut renouveler et entretenir des échanges constants, comprendre et interagir non seulement avec la hiérarchie et les collègues mais aussi avec l'ensemble des parties prenantes.

    Compétences RH attendues par les entreprises
    Au-delà de l'exploitation efficace des technologies, les dirigeants attendent de leurs collaborateurs qu'ils innovent en créant de nouveaux produits et services, techniques et solutions. Ces derniers devront prendre en compte les interdépendances, le court terme et le long terme. Ils devront faire converger des intérêts opposés, trouver des solutions pratiques aux dilemmes et aux conflits. Responsables et responsabilisés, ils devront placer la collaboration mutuellement profitable au-dessus de l'avantage particulier et la durabilité sociale, au-dessus du gain à court terme [4].

    Pour répondre à ces attentes, les collaborateurs devront être en capacité de remettre en question le statu quo, collaborer avec les autres et penser alternativement. Ils devront développer leur curiosité, leur imagination, et leur créativité ; respectant les valeurs et attitudes d'autrui, ils devront composer avec des comportements culturels étrangers, faire preuve de résilience face aux échecs, s'autoréguler face aux idées potentiellement dangereuses pour la société et l'environnement.

    Soft skills
    Dans une perspective de développement de compétences, il s'agit moins de savoirs et de savoir-faire que de savoir-être, que l'on désigne également par soft skills [5]. Ces soft skills peuvent être acquis par l'expérience et lors de sessions de formation, en présentiel ou en ligne, ou des simulations heutagogiques dont la pertinence repose sur des retours d'expérience de projets emblématiques [6].

    Accélérateurs de soft skills
    Mais on assiste à l'émergence d'outils innovants qui permettent d'accélérer la pratique des soft skills dans les opérations, "on the job". Ainsi pour adopter une pensée design, on peut utiliser un design canvas [7], pour mobiliser le collaboratif, un digital workspace, et pour éveiller l'empathie ou la solidarité, ce sera des packs de cartes à jouer au design original [8].


    [1]Wikipedia/Soft skills  https://en.wikipedia.org/wiki/Soft_skills
    [2] Entreprise numérique : une définition fruit de l'intelligence collective nationale, lundi 9 février 2015, L'entreprise numérique créative
    [3] Colloque AX - HEC Alumni : vers l'engagement sociétal de l'entreprise, 23/11/2019, Tru Do-Khac, Association des anciens élèves de l'Ecole Polytechnique
    [3] Transformative competencies for 2030, OECD Learning Compass 2030, OECD, 2019 : "Creating new value, reconciling tensions and dilemmas, and taking responsibility."
    [4] Soft skills : une approche ontologique, 18 février 2020, Gouvernance numérique de l'entreprise créative
    [5] Pivot Supply method : study case N°1, L'entreprise numérique créative, 4 août 2019
    [6] Trois business ontologies pour l'entreprise numérique (MOOC-Pitch), L'entreprise numérique créative, 27 août 2015
    [7]Des packs d'agile games pour accélérer les softs skills, Tru Do-Khac, Gouvernance numérique de l'entreprise créative, 22 octobre 2019




      Trophée innovation numérique 2015

      Le Trophée IT Innovation Forum catégorie Enterprise Mobility / Collaboratif a été décerné à l'innovation frugale Personal MOOC par le vote des quelques 200 membres du Club des Responsables d'Infrastructure et de Production (CRIP) lors de l'IT Innovation Forum du 27 janvier.
      Communiqué sur le site de Dô-Khac Decision