L'article en cinq mouvements de pensée :
- Revenir sur les sept clefs d'excellence selon McKinsey
- Poser une définition contractuelle du savoir-faire
- Identifier deux dimensions d'analyse
- Identifier quatre stratégies de développement de savoir-faire
- L'entreprise numérique configurée par les technologies 2.0 et la propriété intellectuelle 2.0
Sortie officielle sur Le Cercle Les Echos le 28 décembre 2011.
Régime d'utilisation : Code de la propriété intellectuelle, France
Note de l'auteur :
Mots clefs thématique
entreprise numérique, propriété intellectuelle, innovation numérique
Intelligence collective :
McKinsey, Ministère, Les Echos
Références :Mots clefs thématique
entreprise numérique, propriété intellectuelle, innovation numérique
Intelligence collective :
McKinsey, Ministère, Les Echos
[1] « In Search of Excellence » Thomas J. Peters, Robert H. Waterman, Jr., Harper & Row, Publishers, Inc. New York, 1982. L’ouvrage représente le modèle dit « 7S » de McKinsey : « Strategy, Structure, Systems, Staff, Skills, Shared-Values, Style ».
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Les stratégies "Open savoir-faire"
Sous l’impact des
technologies 2.0 et des nouveaux usages de la propriété intellectuelle
(IP 2.0), il faudra revisiter l'avantage compétitif du savoir-faire qui
pourra être radicalement reconfiguré. Nous avançons quatre modèles
stratégiques: le "Secret d’entreprise", le "Pragmatisme stylisé", les
"Ligues de pratiques", les "Communautés de pratiques".
Depuis la publication de "In search of excellence" [1], on sait que le savoir-faire est une des sept clefs pour une entreprise performante. Les technologies 2.0 transforment les processus de l’entreprise, mais ce sont les nouveaux usages de la propriété intellectuelle (IP 2.0) qui bouleversent la composante "Skills".
Rappel de la définition d'un savoir-faire
Dans un premier temps, il convient de poser la définition d’un savoir-faire. Cette définition aura une portée contractuelle : pour une entreprise, l’économie du savoir-faire se manifeste en deux endroits, lors d’un contrat passé avec un collaborateur et lors d’une transaction commerciale.
Dans le contexte industriel français, nous reprenons naturellement la définition avancée par la commande publique [2] : "Un savoir-faire se définit comme un ensemble d'informations pratiques non brevetées, résultantes de l’expérience et testées qui est : - secret, c'est-à-dire qu'il n'est pas généralement connu ou facilement accessible. - substantiel, c'est-à-dire important et utile pour la production des résultats. - identifié, c'est-à-dire décrit d'une façon suffisamment complète pour permettre de vérifier qu'il remplit les conditions de secret et de substantialité."
Matrice stratégique du savoir-faire
Cette définition montre que le savoir-faire naît de l’expérience, de son expression et de son maintien dans le secret d’entreprise. Tout d’abord, l’expérience doit être positive et les résultats attribuables à la solution substantiels. Ensuite, l’expression doit non seulement décrire une solution mais aussi rendre compte aussi fidèlement que possible du contexte et du problème posé. Enfin, cette expression doit être efficiente : lors d’opérations futures, elle doit pouvoir mobiliser les volontés, inspirer des réflexions nouvelles et engager les actions des parties prenantes de l’entreprise. Ce dernier point est l’art du management : pour une même histoire, il y a des conteurs talentueux et des répétiteurs machinaux.
Nouvelle et originale, l’expression d’un savoir-faire est porteuse de droits d’auteur.
Alors que les technologies 2.0 changent radicalement l’étendue d'exposition de ce savoir-faire, ce sont les nouveaux usages de droits d'auteur, désignés parfois par "propriété intellectuelle 2.0", qui en déterminent la valeur de l'exploitation.
Dès lors, pour élaborer une stratégie de savoir-faire, nous avançons une matrice à deux dimensions : la première, désignée par "Share" adresse l'exposition de l'expression du savoir-faire ; la seconde, désignée par "Protect" adresse la concession des droits afférents à l’expression du savoir-faire. Pour chaque dimension, nous posons deux niveaux : pour la dimension Share, cela sera Secret / Publié, pour la dimension Protect, cela sera Copyright / Open.
Ainsi configurées, ces dimensions sont croisées, faisant apparaître quatre stratégies de savoir-faire :
Vers l'entreprise numérique
Les technologies 2.0 ont un impact direct sur les processus d’entreprise qui conditionnent les compétences attendues des collaborateurs. La transformation des processus et des compétences invite souvent à revoir l’organisation [hiérarchique] de l’entreprise.
Pour une entreprise dont l’avantage compétitif repose sur le savoir-faire, la propriété intellectuelle 2.0 commande à ses dirigeants d'en revisiter la stratégie et les valeurs partagées ("Shared Values") ainsi que leur style ("Style"). Plus généralement, dans son parcours vers le numérique, défini comme alliance du contenu et du contenant, l’entreprise devra adresser dans une même vision stratégique les technologies 2.0 et la propriété intellectuelle 2.0.
[1] "In Search of Excellence" Thomas J. Peters, Robert H. Waterman, Jr., Harper & Row, Publishers, Inc. New York, 1982. L'ouvrage représente le modèle dit "7S" de McKinsey : "Strategy, Structure, Systems, Staff, Skills, Shared-Values".
[2] Cahier des Clauses Administratives Générales applicables aux marchés publics de Prestations Intellectuelles, 2009. Outre que la commande publique soit une partie prenante déterminante de l'économie et soumise comme les acteurs privés à des objectifs de performances économiques, elle n'en reste pas moins un instrument politique au service de cette économie et porte des relations équilibrées et durables entre le "pouvoir adjudicateur" et le "titulaire".
Depuis la publication de "In search of excellence" [1], on sait que le savoir-faire est une des sept clefs pour une entreprise performante. Les technologies 2.0 transforment les processus de l’entreprise, mais ce sont les nouveaux usages de la propriété intellectuelle (IP 2.0) qui bouleversent la composante "Skills".
Rappel de la définition d'un savoir-faire
Dans un premier temps, il convient de poser la définition d’un savoir-faire. Cette définition aura une portée contractuelle : pour une entreprise, l’économie du savoir-faire se manifeste en deux endroits, lors d’un contrat passé avec un collaborateur et lors d’une transaction commerciale.
Dans le contexte industriel français, nous reprenons naturellement la définition avancée par la commande publique [2] : "Un savoir-faire se définit comme un ensemble d'informations pratiques non brevetées, résultantes de l’expérience et testées qui est : - secret, c'est-à-dire qu'il n'est pas généralement connu ou facilement accessible. - substantiel, c'est-à-dire important et utile pour la production des résultats. - identifié, c'est-à-dire décrit d'une façon suffisamment complète pour permettre de vérifier qu'il remplit les conditions de secret et de substantialité."
Matrice stratégique du savoir-faire
Cette définition montre que le savoir-faire naît de l’expérience, de son expression et de son maintien dans le secret d’entreprise. Tout d’abord, l’expérience doit être positive et les résultats attribuables à la solution substantiels. Ensuite, l’expression doit non seulement décrire une solution mais aussi rendre compte aussi fidèlement que possible du contexte et du problème posé. Enfin, cette expression doit être efficiente : lors d’opérations futures, elle doit pouvoir mobiliser les volontés, inspirer des réflexions nouvelles et engager les actions des parties prenantes de l’entreprise. Ce dernier point est l’art du management : pour une même histoire, il y a des conteurs talentueux et des répétiteurs machinaux.
Nouvelle et originale, l’expression d’un savoir-faire est porteuse de droits d’auteur.
Alors que les technologies 2.0 changent radicalement l’étendue d'exposition de ce savoir-faire, ce sont les nouveaux usages de droits d'auteur, désignés parfois par "propriété intellectuelle 2.0", qui en déterminent la valeur de l'exploitation.
Dès lors, pour élaborer une stratégie de savoir-faire, nous avançons une matrice à deux dimensions : la première, désignée par "Share" adresse l'exposition de l'expression du savoir-faire ; la seconde, désignée par "Protect" adresse la concession des droits afférents à l’expression du savoir-faire. Pour chaque dimension, nous posons deux niveaux : pour la dimension Share, cela sera Secret / Publié, pour la dimension Protect, cela sera Copyright / Open.
Ainsi configurées, ces dimensions sont croisées, faisant apparaître quatre stratégies de savoir-faire :
- le "Secret d’entreprise" qui est un savoir-faire exclusif parfois objet de titres de propriété industrielle,
- le "Pragmatisme stylisé" que sont les ouvrages publiés sous copyright par des professionnels expérimentés aux talents de graphistes,
- les "Ligues de pratiques" que sont les associations développant sous des processus analogues à ceux du logiciel des pratiques professionnelles sous copyright et signées par des marques,
- et les "Communautés de pratiques" dont l’expérience est partagée librement et licitement via les réseaux sociaux numériques professionnels publics et des régimes de droits d’auteur permissifs tels que les licences Creative Commons ou les licences Libres Savoirs ParisTech.
Vers l'entreprise numérique
Les technologies 2.0 ont un impact direct sur les processus d’entreprise qui conditionnent les compétences attendues des collaborateurs. La transformation des processus et des compétences invite souvent à revoir l’organisation [hiérarchique] de l’entreprise.
Pour une entreprise dont l’avantage compétitif repose sur le savoir-faire, la propriété intellectuelle 2.0 commande à ses dirigeants d'en revisiter la stratégie et les valeurs partagées ("Shared Values") ainsi que leur style ("Style"). Plus généralement, dans son parcours vers le numérique, défini comme alliance du contenu et du contenant, l’entreprise devra adresser dans une même vision stratégique les technologies 2.0 et la propriété intellectuelle 2.0.
[1] "In Search of Excellence" Thomas J. Peters, Robert H. Waterman, Jr., Harper & Row, Publishers, Inc. New York, 1982. L'ouvrage représente le modèle dit "7S" de McKinsey : "Strategy, Structure, Systems, Staff, Skills, Shared-Values".
[2] Cahier des Clauses Administratives Générales applicables aux marchés publics de Prestations Intellectuelles, 2009. Outre que la commande publique soit une partie prenante déterminante de l'économie et soumise comme les acteurs privés à des objectifs de performances économiques, elle n'en reste pas moins un instrument politique au service de cette économie et porte des relations équilibrées et durables entre le "pouvoir adjudicateur" et le "titulaire".