L'article en cinq mouvements de pensée :
- Profiter des élections et des vœux pour la nouvelle année pour demander aux personnalités politiques moins de mansuétude pour les plagiaires et autres pilleurs de propriétés littéraires
- Trois lieux d'innovations numériques : les procédés d'entreprise, les produits et services, les modèles d'affaires
- Deux modes protection de l'innovation numérique : le secret et les dispositifs de propriété intellectuelle
- Premiers signaux d'intérêt pour la propriété intellectuelle dans la gestion des systèmes d'information
- La propriété intellectuelle, objet méconnu ou déni dans la gestion des systèmes d'information ?
Sortie officielle : ITRManager, 19 janvier 2012
Régime d'utilisation : Code de la propriété intellectuelle, France
Note de l'auteur :
Mots clefs thématique
entreprise numérique
Intelligence collective :
gouvernance numérique, innovation numérique, propriété intellectuelle
Références :Mots clefs thématique
entreprise numérique
Intelligence collective :
gouvernance numérique, innovation numérique, propriété intellectuelle
[1] « Numérique = SI 2.0 + PI 2.0 », Tru Dô-Khac, ITRManager, 16 novembre 2011
[2] « Open Innovation: The new imperative for creating and profiting from technology», Henry Chesbrough, Harvard Business School Press, 2003.
[3] « Les stratégies Open savoir-faire », Tru Dô-Khac, Le Cercle Les Echos, 29 décembre 2011
[4] Désignés également par « Best Practices » ou « langage commun », les ouvrages de référentiels SI sont publiés par des institutions sises outre-atlantique ou outre-manche : une agence d’État, une association professionnelle, une université, une société privée,…
[5] « Négoce de savoir-faire informatique », Tru Dô-Khac, Le Cercle Les Echos, 3 janvier 2012.
2012, l’année du « coming out » de la propriété
intellectuelle dans la gestion des systèmes
d’information
La propriété intellectuelle est un moyen pour protéger l’innovation. Pour les entreprises
numériques innovantes, la propriété intellectuelle pourrait faire son coming-out dans la
gestion des systèmes d’information.
Il serait temps de montrer plus de sévérité envers les plagiaires ou tout pilleur de propriétés littéraires, que ce soit dans la sphère politique mais également dans les sphères marchandes et privées autres que le cercle familial.
Pour les personnalités politiques se présentant aux suffrages le printemps prochain, il s’agit d’être crédible lors de déclarations de soutien aux entreprises innovantes dont les propriétés intellectuelles sont un gage de développement durable. Pour les entrepreneurs, il s’agit de s’ouvrir un champ assaini pour une innovation numérique renouvelée alliant contenant et contenu, autrement dit technologies d’information et propriétés littéraires et artistiques [1].
Innovation numérique
En entreprise numérique, on innove dans les produits et les services, mais également dans les procédés d’entreprise et les modèles d’affaires.
L’innovation la plus visible concerne les produits ou les services fournis par l’entreprise et qui s’enrichissent de fonctionnalités numériques. C’est par exemple la voiture connectée qui est munie de services tels que le pilotage automatique et la conduite assistée mais également des services de divertissement en trajet, d’aide à la navigation, de téléphonie et messagerie…
Une seconde innovation qui a lieu au sein même de l’entreprise et adresse l’organisation : pour l’entreprise, il s’agit de déployer des systèmes d’information pour l’ensemble de ses fonctions ; initialement mis en œuvre dans la comptabilité ou l’administration du personnel, les systèmes d’information doivent apporter leur valeur dans tous les métiers : la vente, la production, la logistique…
Enfin, on peut identifier une troisième innovation qui est en rupture : c’est celui de la création d’entreprises purement numériques telles que les jeunes pousses spécialisées dans le développement d’applications logicielles sur mobile ou de services SaaS sur Cloud Computing.
Deux modes de protection de l'innovation
Pour protéger cette innovation, le mode traditionnel est le secret.
Ainsi, un procédé permettant de produire mieux et plus vite est soigneusement gardé confidentiel par des clauses entre l’entreprise et ses salariés opérant le procédé. De même, l’étude de la conception d’un logiciel « propriétaire » est bloquée en interdisant contractuellement l’accès au code source.
Or, le numérique pose à l’évidence un défi à une stratégie de secret.
Heureusement, des entreprises montrent qu’il existe une alternative à cette stratégie d’enfermement des informations et des données.
Ces entreprises, innovantes, souvent leaders sur leur marché, recourent à la propriété intellectuelle : brevets d’invention, marques, droits d’auteur,…
Mais également, certaines ont adopté des usages renouvelés de la propriété intellectuelle : ces usages ont pour nom Open Innovation [2], Open Data, Open savoir-faire [3]…Dans le numérique, un secteur particulièrement innovant est l’écosystème Open source dont les différents modèles d’affaires reposent sur des exploitations particulières du droit d’auteur.
Signaux d’intérêt pour la propriété intellectuelle dans la gestion de systèmes d’information
Ces six derniers mois, on peut identifier quelques signaux d’émergence de la propriété intellectuelle dans la gestion des systèmes d’information :
Audibilité en cette année d’élections
En dépit de ces signaux, il faut bien reconnaître que la propriété intellectuelle reste ignorée dans les éléments de langage des observateurs du numérique. Parmi les études prédictives de ce début d’année et les propositions pour surmonter la crise, rares sont celles qui y fassent allusion.
Et sur le terrain, les bonnes pratiques de gestion de systèmes d’information sont également muettes : la formule "intellectual property", au contraire de "data privacy", est absente des ouvrages de référentiels SI, jusque dans leurs glossaires pourtant riches de plusieurs centaines d’entrées...
2012, année d’élections, est propice pour passer des messages aux décideurs politiques et économiques.
Alors, 2012 sera-t-elle l’année du coming-out de la propriété intellectuelle dans la gestion de systèmes d’information, composante essentielle du numérique ?
Très bonne année.
[1] « Numérique = SI 2.0 + PI 2.0 », Tru Dô-Khac, ITRManager, 16 novembre 2011
[2] « Open Innovation: The new imperative for creating and profiting from technology», Henry Chesbrough, Harvard Business School Press, 2003.
[3] « Les stratégies Open savoir-faire », Tru Dô-Khac, Le Cercle Les Echos, 29 décembre 2011
[4] Désignés également par « Best Practices » ou « langage commun », les ouvrages de référentiels SI sont publiés par des institutions sises outre-atlantique ou outre-manche : une agence d’État, une association professionnelle, une université, une société privée,…
[5] « Négoce de savoir-faire informatique », Tru Dô-Khac, Le Cercle Les Echos, 3 janvier 2012.
Il serait temps de montrer plus de sévérité envers les plagiaires ou tout pilleur de propriétés littéraires, que ce soit dans la sphère politique mais également dans les sphères marchandes et privées autres que le cercle familial.
Pour les personnalités politiques se présentant aux suffrages le printemps prochain, il s’agit d’être crédible lors de déclarations de soutien aux entreprises innovantes dont les propriétés intellectuelles sont un gage de développement durable. Pour les entrepreneurs, il s’agit de s’ouvrir un champ assaini pour une innovation numérique renouvelée alliant contenant et contenu, autrement dit technologies d’information et propriétés littéraires et artistiques [1].
Innovation numérique
En entreprise numérique, on innove dans les produits et les services, mais également dans les procédés d’entreprise et les modèles d’affaires.
L’innovation la plus visible concerne les produits ou les services fournis par l’entreprise et qui s’enrichissent de fonctionnalités numériques. C’est par exemple la voiture connectée qui est munie de services tels que le pilotage automatique et la conduite assistée mais également des services de divertissement en trajet, d’aide à la navigation, de téléphonie et messagerie…
Une seconde innovation qui a lieu au sein même de l’entreprise et adresse l’organisation : pour l’entreprise, il s’agit de déployer des systèmes d’information pour l’ensemble de ses fonctions ; initialement mis en œuvre dans la comptabilité ou l’administration du personnel, les systèmes d’information doivent apporter leur valeur dans tous les métiers : la vente, la production, la logistique…
Enfin, on peut identifier une troisième innovation qui est en rupture : c’est celui de la création d’entreprises purement numériques telles que les jeunes pousses spécialisées dans le développement d’applications logicielles sur mobile ou de services SaaS sur Cloud Computing.
Deux modes de protection de l'innovation
Pour protéger cette innovation, le mode traditionnel est le secret.
Ainsi, un procédé permettant de produire mieux et plus vite est soigneusement gardé confidentiel par des clauses entre l’entreprise et ses salariés opérant le procédé. De même, l’étude de la conception d’un logiciel « propriétaire » est bloquée en interdisant contractuellement l’accès au code source.
Or, le numérique pose à l’évidence un défi à une stratégie de secret.
Heureusement, des entreprises montrent qu’il existe une alternative à cette stratégie d’enfermement des informations et des données.
Ces entreprises, innovantes, souvent leaders sur leur marché, recourent à la propriété intellectuelle : brevets d’invention, marques, droits d’auteur,…
Mais également, certaines ont adopté des usages renouvelés de la propriété intellectuelle : ces usages ont pour nom Open Innovation [2], Open Data, Open savoir-faire [3]…Dans le numérique, un secteur particulièrement innovant est l’écosystème Open source dont les différents modèles d’affaires reposent sur des exploitations particulières du droit d’auteur.
Signaux d’intérêt pour la propriété intellectuelle dans la gestion de systèmes d’information
Ces six derniers mois, on peut identifier quelques signaux d’émergence de la propriété intellectuelle dans la gestion des systèmes d’information :
- le succès de la troisième édition d’Open World Forum, le salon européen de l’Open source,
- un cursus de formation certifiant de Responsable Sécurité de Système d’Information (RSSI) incluant une sensibilisation sur les aspects stratégiques et opérationnels de la propriété intellectuelle,
- deux événements sur la propriété intellectuelle organisés par une association professionnelle d’acheteurs et une autre de consultants,
- des sites d’entreprise ou professionnels publiés sous Creative Commons ainsi que des ouvrages imprimés,
- le changement de discours par les tenants de certains référentiels SI [4] qui les qualifient maintenant de produits (Ang : product), reconnaissant ainsi que ces référentiels ne sont, somme toute, que des ouvrages d’auteur publiés sous copyright mais dont la diffusion est le résultat d’une stratégie d’affaires à l’oeuvre depuis plusieurs années [5].
Audibilité en cette année d’élections
En dépit de ces signaux, il faut bien reconnaître que la propriété intellectuelle reste ignorée dans les éléments de langage des observateurs du numérique. Parmi les études prédictives de ce début d’année et les propositions pour surmonter la crise, rares sont celles qui y fassent allusion.
Et sur le terrain, les bonnes pratiques de gestion de systèmes d’information sont également muettes : la formule "intellectual property", au contraire de "data privacy", est absente des ouvrages de référentiels SI, jusque dans leurs glossaires pourtant riches de plusieurs centaines d’entrées...
2012, année d’élections, est propice pour passer des messages aux décideurs politiques et économiques.
Alors, 2012 sera-t-elle l’année du coming-out de la propriété intellectuelle dans la gestion de systèmes d’information, composante essentielle du numérique ?
Très bonne année.
[1] « Numérique = SI 2.0 + PI 2.0 », Tru Dô-Khac, ITRManager, 16 novembre 2011
[2] « Open Innovation: The new imperative for creating and profiting from technology», Henry Chesbrough, Harvard Business School Press, 2003.
[3] « Les stratégies Open savoir-faire », Tru Dô-Khac, Le Cercle Les Echos, 29 décembre 2011
[4] Désignés également par « Best Practices » ou « langage commun », les ouvrages de référentiels SI sont publiés par des institutions sises outre-atlantique ou outre-manche : une agence d’État, une association professionnelle, une université, une société privée,…
[5] « Négoce de savoir-faire informatique », Tru Dô-Khac, Le Cercle Les Echos, 3 janvier 2012.
Mise à jour du 9 février 2019
- Reproduction, sur ce blog, du texte, qui a été archivé depuis par la revue ITR Manager
- Reproduction des commentaires de l'auteur en sur des articles de tiers publiés à la même époque sur InfoDSI
La sortie d'un contrat d'outsourcing : la réversibilité
Donatienne Blin, avocat, département informatique & réseaux chez Courtois Lebel, jeudi 26 janvier 2012, InfoDSI
Commentaires, 27/01/2012
Pour une bonne réversibilité, il convient effectivement de prévoir dès la signature du contrat celle du savoir-faire.
Malheureusement, beaucoup de pratiques restent muettes sur les dispositifs particuliers à la propriété intellectuelle.
Ainsi, rares sont celles qui font la différence entre connaissances (knowledge) et savoir-faire (know-how), et données privée (data privacy) et propriétés intellectuelles (intellectual property).
La propriété intellectuelle fera-t-elle son coming out dans la gouvernance de systèmes d'information ? [1]
[1] 2012, l'année du coming out de la propriété intellectuelle dans la gestion des systèmes d'information, Tru Dô-Khac, en tribune de InfoDSI, 24 janvier 2012
Donatienne Blin, avocat, département informatique & réseaux chez Courtois Lebel, jeudi 26 janvier 2012, InfoDSI
Commentaires, 27/01/2012
Pour une bonne réversibilité, il convient effectivement de prévoir dès la signature du contrat celle du savoir-faire.
Malheureusement, beaucoup de pratiques restent muettes sur les dispositifs particuliers à la propriété intellectuelle.
Ainsi, rares sont celles qui font la différence entre connaissances (knowledge) et savoir-faire (know-how), et données privée (data privacy) et propriétés intellectuelles (intellectual property).
La propriété intellectuelle fera-t-elle son coming out dans la gouvernance de systèmes d'information ? [1]
[1] 2012, l'année du coming out de la propriété intellectuelle dans la gestion des systèmes d'information, Tru Dô-Khac, en tribune de InfoDSI, 24 janvier 2012
Enquête Gartner : BI, mobilité et cloud : les 3 priorités technologiques des DSI
la rédaction, mercredi 18 janvier 2012, infoDSI
Commentaires, 19/01/2012
"Les DSI devront faire preuve d'ingéniosité" : en d'autres termes, ils devront faire mieux avec la même chose.
Pour cela, deux pistes :
[1]"L'Open savoir-faire, une innovation de l'entreprise numérique", Tru Dô-Khac, Le Cercle Les Echos
ITIL® is a registered trade mark of The Cabinet Office.
la rédaction, mercredi 18 janvier 2012, infoDSI
Commentaires, 19/01/2012
"Les DSI devront faire preuve d'ingéniosité" : en d'autres termes, ils devront faire mieux avec la même chose.
Pour cela, deux pistes :
- revisiter les "régimes" de gouvernance des relations qu'ils entretiennent avec leurs fournisseurs : les auteurs des ouvrages ITIL l'ont bien compris en identifiant la pratique de "Business Relationship Management" dans l'édition 2011.
- amplifier le partage de savoir-faire avec une bonne stratégie d'Open savoir-faire [1], ce dernier point étant conditionné par la mise place les bons dispositifs de gestion de propriété intellectuelle (cf la tribune de "2012, l'année du coming out de la propriété intellectuelle dans la gestion de système d'information")
[1]"L'Open savoir-faire, une innovation de l'entreprise numérique", Tru Dô-Khac, Le Cercle Les Echos
ITIL® is a registered trade mark of The Cabinet Office.