La partie 2 en cinq mouvements de pensée
- Différentes doctrines de gouvernance de SI portées chacune par une définition de la gouvernance de SI propre
- Les trois doctrines de gouvernance SI citées par wikipedia (2010)
- Une ontologie procédurale de la gouvernance de SI
- Une ontologie politique de la gouvernance de SI
- La relation entre la DSI et la Direction Métier, le cœur de la gouvernance de SI ?
Date de première publication : 12 avril 2010
Support de première publication : Bestpractices Systèmes d'information, N° 44
Régime d'utilisation : Code de la propriété intellectuelle, France
Mots clefs thématiques
gouvernance différenciée de SI, relations DSI-Métiers, référentiel SI,
Intelligence collective
CIGREF, ISACA, wikipedia, IT Governance Institute, Weill P., Woodham R., Ross J., ISO, McKinsey, Carnegie Mellon University, Heider E. et al.
Références de la partie 2
[5] « Les référentiels de la DSI : état de l’art, usage et bonnes pratiques », CIGREF, 2009.
[6] « Place de la gouvernance du système d’information dans la gouvernance générale de l’entreprise – Equilibrer performance et conformité », 2005, IGSI (CIGREF/AFAI)
[7] en.wikipedia.org, Information technology governance/definitions, 31 janvier 2009.
[8] « Board Briefing on IT Governance, 2nd Edition», IT Governance Institute (ISACA), 2003.
[9] « The place of IT governance in the enterprise governance – balancing performance and conformance », 2005, IGSI (CIGREF/AFAI)
[10] «Don’t just lead: govern. Implementing effective IT governance », Peter Weill, Richard Woodham, 2002, MIT CISR, page 1, 3.
[11], « IT governance standard », 2008, ISO.
[12] « IT governance on One Page », Peter Weill, Jeanne Ross, 2004, MIT CISR.
[13] « Gouvernance du SI, problématiques et démarches », CIGREF, 2002.
[14] Cobit 4.1 Exerpt, IT Governance Institute (ISACA), 1996-2007.
[15] « Global CIO report – Harnessing information value ; could you be a digital winner ?”, Capgemini Consulting, dec. 2009.
[16] « Dynamique des relations autour des SI dans les équipes de direction des entreprises françaises », CIGREF McKinsey, 2004
[17] The eSCM-SP v2 – The eSourcing Capability Model for Service Providers, par Elaine B. Hyder, Keith M. Heston, Mark C. Paulk, ITsqc, Carnegie Mellon University, 2004.
[18a] « L’externalisation des télécoms d’entreprise – L’Opérateur Privé Virtuel », Tru Dô-Khac, Hermes Lavoisier, 2005.
[18a] « L’externalisation des télécoms d’entreprise – L’Opérateur Privé Virtuel », Tru Dô-Khac, Hermes Lavoisier, 2005.
[18b] « Stratégie de sourcing – l’approche contractuelle », Tru Dô-Khac, La Jaune et La Rouge, N°618, 2006.
[19] « Editorial du numéro 39 BestPractices »
Mise à jour du 6 novembre 2018
Cet article vulgarise des travaux à caractère académique qui ont été nominés à un prix organisé conjointement par l'association professionnelle Ae-SCM et l'association académique AIM.
"Nos travaux de recherche sur le modèle MOA/MOE nominés au prix Ae-SCM/AIM 2010"
Enquête "collaborative"
Avec vos réponses, cette enquête « collaborative » nourrit l’intelligence collective de l’écosystème numérique : les statistiques, mises à jour en temps réel, sont communiquées immédiatement à la fin du questionnaire au répondant sans obligation d’enregistrement ; également, elles font l’objet d’états récurrents (publication différée avec le seuil de 40 réponses); à tout moment, tout répondant ou simple visiteur peut en suivre la construction, apprécier la pertinence et émettre des analyses.
Enquête "Open Survey N°2 : 12 questions pour apprécier la pertinence du modèle MOA-MOE"
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Mutation du modèle MOA-MOE (partie 2 et fin)
Résumé de la partie 1
Le modèle de gestion informatique Maîtrise d'ouvrage-Maîtrise d'œuvre structure la gouvernance de systèmes d'information depuis une vingtaine d'années dans les entreprises françaises. Nous émettons une double conjecture :
(1) le modèle trouve son origine dans un dispositif juridique applicable aux travaux publics et promulgué en 1985, la loi MOP.
(2) le modèle pourrait muter et faire apparaître formellement les utilisateurs du SI avec la notion de maîtrise d'usage (MUE).
(1) le modèle trouve son origine dans un dispositif juridique applicable aux travaux publics et promulgué en 1985, la loi MOP.
(2) le modèle pourrait muter et faire apparaître formellement les utilisateurs du SI avec la notion de maîtrise d'usage (MUE).
Doctrines de gouvernance de SI
Pour qui souhaite suivre cette évolution, il est avisé de faire un état des doctrines en gouvernance de SI ; plus particulièrement, on s’intéresse aux définitions respectives de la gouvernance de SI car ces dernières en reflètent souvent l’essence ; on sépare les doctrines avancées par les prescripteurs de celles effectivement mises en œuvre par les usagers de SI ; également, on distingue les doctrines locales des doctrines globales.
Le rapport « Les référentiels de la DSI » [5] a étudié l’usage effectif de référentiels en 2009 dans un panel d’entreprises adhérentes au CIGREF.
Concernant la gouvernance de SI, ce rapport désigne comme référentiel de gouvernance de SI, COBIT® (« Control Objectives for Information and related Technologies »), une collection de 34 processus de gestion de SI publiée par l’ITGI (IT Governance Institute), un institut sponsorisé notamment par l’organisation globale ISACA (Information Systems Audit and Control Association) sise aux USA et dont la branche (« chapter») française est l’AFAI (Association Française de l’Audit et du Conseil Informatiques).
Ainsi l’étude suggère pour la France une convergence entre une prescription globale particulière et l’usage. Si on lançait une enquête pour identifier la définition de la gouvernance de SI sur laquelle les entreprises françaises se retrouvent, il est probable que l’on recueillerait une grande majorité des suffrages pour convenir que la gouvernance est un « processus de management, fondé sur les bonnes pratiques, permettant à l’entreprise de diriger la fonction SI », une définition avancée en 2005 par l’Institut de Gouvernance des Systèmes d’Information (IGSI) [6], un institut créé conjointement par le CIGREF et l’AFAI en 2004.
Sur le plan global, l’encyclopédie en ligne Wikipedia [7] cite outre la doctrine de l’ITGI deux autres courants de pensée, l’un emmené par les professeurs Peter Weill et Jeanne Ross (MIT), l’autre par l’Organisation des Standards Internationaux (ISO).
Gouvernance de SI selon les Pr Weill et Ross (MIT)
Alors que l’ITGI propose une définition de la gouvernance qui met en avant des organes et des processus « leadership and organisational structures and processes that ensure that the organisation’s IT sustains and extends the organisation’s strategies and objectives» [8] et qui offre sans surprise une certaine parenté avec la définition de l’IGSI (« management process based on best practices enabling the business to drive its IT function » [9]), les professeurs Peter Weill et Jeanne Ross concentrent la gouvernance de SI sur les droits de décision et les responsabilités (« decision rights and accountability framework for encouraging desirable behaviors in the use of IT») [10]. En revanche, l’ISO adopte un champ plus large que celui de l’ITGI en incluant dans la gouvernance de SI la stratégie de SI (« it includes the strategy and policies for using ICT within an organisation ») [11].
En associant aux 34 processus des matrices RACI, COBIT traite de la question des droits de décision et des responsabilités. Mais la définition du MIT se traduit par une perspective opérationnelle radicalement différente : pour leurs auteurs, une gouvernance de SI est adressée en premier lieu par une famille de 6 « archétypes de gouvernance » (« IT governance archetypes ») [12] qu’ils ont distingués par des appellations telles que « monarchie de la DSI » (« IT Monarchy ») ou « fédéralisme » (« Federal »).
En 2002, le CIGREF relevait qu’à « chaque fois que différents acteurs veulent exercer un pouvoir sur un système, ils évoquent la notion de gouvernance » [13].
Considérant la structure de départ de COBIT en 4 familles de processus (« Plan and Organize », « Acquire and Implement », etc.) [14], on serait tenté de dire que l’ITGI voit ce système comme un ensemble de processus.
En revanche, il semblerait plutôt que les professeurs Peter Weill et Jeanne Ross considèrent celui-ci comme un ensemble de relations de pouvoir.
Gouvernance des relations SI
Deux chemins, l’un formel, l’autre expérimental, suggèrent qu’une perspective relationnelle de la gouvernance de SI pourrait bien être le levier pour faire évoluer les formes de gouvernance dont la mise en œuvre est orientée par les processus et repose sur une relation client fournisseur indifférenciée.
Néanmoins, on dispose d’ores et déjà de typologies de relations client-fournisseur proposées par différents acteurs.
« L’information : prochain défi pour les entreprises » [1] avance cinq « profils », mais confrontée au terrain, elle se réduit à trois « positionnements » de la fonction SI désignés par « Technology Utility », « Service Center» et « Business Technology» [15]. Cette typologie peut être rapprochée logiquement des impératifs formulés par une étude CIGREF McKinsey réalisée en 2004 [16] pour évaluer l’efficacité d’une DSI : « résoudre le problème informatique », « optimiser les investissements informatiques » et « transformer l’entreprise à l’aide des SI ».
Du coté des pratiques anglo-saxones, l’eSourcing Capability Model (eSCM) énonce une famille de six « types of sourcing relationship » : « traditional, co-sourcing, joint-venture », etc. [17].
Pour notre part, nous avions détaillé pour un domaine particulier des SI, celui des télécommunications pour entreprise, une typologie de trois modes contractuels : « souscription de services catalogue», « maîtrise d’une infrastructure privée virtuelle de services », « administration d’un Opérateur Privé Virtuel de services» [18]. Citons également une typologie, très fine, qui a été formulée dans un éditorial d’une revue spécialisée « SI managérial, SI d'actionnaires, SI client/consommateur » [19]
Variances relationnelles de la relation client-fournisseur, archétypes de gouvernance de SI, modes contractuels, positionnements de la fonction SI, profils de la fonction SI, types of sourcing relationships adressent finalement toutes le même objet central, la relation entre la DSI et la DM. Encore peu développées ou utilisées, ces représentations sont sans doute le ferment d’une nouvelle génération de pratiques de gouvernance de SI orientées par les relations et s’inscrivant dans un modèle MOA-MOE ayant muté.