L'article en cinq mouvements de pensée :
Auteur : Tru Dô-Khac
Sortie officielle : Le Cercle Les Echos, 23 mai 2012
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Les trois régimes de l'IT Regime Management par Tru Dô-Khac |
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Références
[1] "Négoce de savoir-faire informatique", Tru Dô-Khac, Le Cercle Les Echos, 3 janvier 2012
[2] "L’IT governance devient l’IT Regime Management", Tru Dô-Khac, Bestpractices – systèmes d’information, 13 octobre 2010.
[3] "Don’t just lead: govern. Implementing effective IT governance", Peter Weill, Richard Woodham, 2002, MIT CISR.
[4a] Dans le cadre de ses prestations de conseil aux entreprises, le cabinet Dô-Khac Decision les désigne respectivement par "IS Regime", "IT Regime" et "JI Regime".
[4b]"Les régimes de gouvernance SOA", Tru Dô-Khac, CIO-Online 18 octobre 2010",
{4c]"Le Régime Numérique est le Service (The Regime is the Cloud Computing Service )" , Tru Dô-Khac, CIO-Online, 17 janvier 2011.
[5] "Des régimes relationnels pour un système d'information efficace", Tru Dô-Khac, Le Cercle Les Échos, 31 janvier 2012.
L’IT Regime Management, une gouvernance de systèmes d’information "lean"
Jusqu’à présent, une bonne pratique de gouvernance informatique d'entreprise (Ang : IT Governance) se traduisait par une mise en place exhaustive d’un ensemble achevé de processus. Avec l’instauration de régimes informatiques (Ang : IT Regime Management), on ne s’intéresse qu’aux seuls processus créant directement de la valeur pour l’utilisateur : la gouvernance informatique devient "lean".
Un discours pertinent en gouvernance de l'informatique d'entreprise (Ang : IT Governance) permet de se hisser au niveau des directeurs des systèmes d’information (DSI) des grandes entreprises françaises. Dès lors, élaborer un tel discours est au cœur des préoccupations des dirigeants des prestataires informatiques, qui sont les interlocuteurs naturels des DSI. Les enjeux sont considérables : il s’agit d'accompagner les DSI, leurs confrères des directions métiers et leurs équipes rapprochées dans l'instauration d’un cadre pour soutenir les transformations numériques de l'entreprise.
La politique, lieu par excellence où la gouvernance s'actualise, invite en ce mois de mai 2012 à faire le point sur les approches et pratiques en gouvernance des systèmes d'information (SI) d'entreprise.
Gouvernance informatique et gouvernance d’un pays
Le regard se tourne naturellement vers les ouvrages en gestion de l’informatique d’entreprise désignés sous le nom de "référentiels SI" ; en effet, soutenue par des acteurs économiques puissants, leur diffusion parmi les professionnels du secteur dépasse de plusieurs ordres de grandeur celle d’un ouvrage d’auteur disponible en librairie spécialisée [1].
Néanmoins, alors que leur contenu est souvent enseigné dans les mastères spécialisés et est l’objet de certificat d’aptitude professionnelle, une rapide lecture de leurs glossaires montre plusieurs courants de pensée (Ang : thought leadership). Mais surtout, à l’intérieur d’un même courant de pensée, on peine à trouver une articulation opérationnelle entre la stratégie informatique, l’organisation de la fonction informatique de l’entreprise et la gouvernance informatique (Ang : IT Strategy, IT Organization, IT Governance).
Dès lors, il peut être avisé de chercher un sens à ces notions en dehors du strict domaine informatique.
Le domaine politique peut constituer un terrain favorable, car ses notions de base relèvent de la culture générale et non d’un corpus professionnel spécialisé. Ainsi, nous oserons la proposition suivante : pour l’"Entreprise France", la "Stratégie France" est la politique déterminée par le Président de la République, l’"Organisation France" est adressée lors de la définition et attribution des différents ministères, et la "Gouvernance France" est arrêtée par la Constitution de la Vème république ; plus généralement, la gouvernance d’un pays s’actualise dans un régime politique.
Management de régimes informatiques
En systèmes d’information d’entreprise, nous représenterons alors la gouvernance informatique comme la "définition, l’application et le management de régimes informatiques".
Désignée par "IT Regime Management" [2], cette représentation de la gouvernance a plusieurs avantages :
Sur le plan sémantique, elle relève de la culture générale et ne s’inscrit pas dans un corpus écrit pour et par des professionnels de l’informatique.
Sur le plan méthodologique, elle définit le livrable d’un projet de gouvernance informatique : c’est un régime informatique. En outre, elle invite naturellement à considérer le cycle de vie de ce livrable : par exemple, un régime sera défini, convenu entre les parties prenantes au SI, arrêté par la direction générale et mise en œuvre par différents dispositifs.
Sur le plan de la pratique, elle invite à définir une typologie de régimes informatiques. Une telle typologie est celle d’un professeur du MIT qui avançait en 2002 une famille de six "archétypes" de gouvernance informatique [Ang : archetype] : "IT Monarchy", "Business Monarchy", "Federal",[3],…
Pour autant attractive par une évocation directe des jeux de pouvoir entre les parties prenantes au SI, cette approche ne semble pas avoir reçu un large suffrage de la part des professionnels informatiques ; si la notion de régime (Ang : regime) s'inscrit dans les racines de la culture française, son entendement pourrait être limité, voire négatif pour les professionnels éduqués outre-Atlantique : nos amis américains n'ont connu en 200 ans qu'une seule Constitution.
Une famille canonique de trois régimes informatiques
Nous proposons une approche centrée, non pas sur la répartition des pouvoirs de décision, mais sur les transactions entre parties prenantes au SI et avançons une famille canonique de trois régimes [4a][4b][4c] :
Gouvernance informatique "lean"
Dès lors que l'on aligne au plus prêt la gouvernance informatique sur la stratégie informatique, on met en place différents régimes informatiques. La relation maîtrise d'ouvrage - maîtrise d'oeuvre entre la DSI et les diverses directions métiers [5] devient différenciée et seuls les processus qui créent directement de la valeur pour les utilisateurs sont mis en place : l’IT Regime Management est "lean".
Ainsi, si l’on recherche une réduction de coûts informatiques via un prestataire Cloud, on devra probablement se soumettre à un régime de souscription de service ; pour soutenir un processus métier spécifique, le projet informatique sera piloté sous un régime de maîtrise d’ouvrage ; enfin, une coproduction numérique alliant contenu et contenant sera gouvernée par un régime de délégation.
[1] "Négoce de savoir-faire informatique", Tru Dô-Khac, Le Cercle Les Échos, 3 janvier 2012.
[2] "L’IT governance devient l’IT Regime Management", Tru Dô-Khac, Bestpractices – systèmes d’information, 13 octobre 2010.
[3] "Don’t just lead: govern. Implementing effective IT governance", Peter Weill, Richard Woodham, 2002, MIT CISR.
[4a] Dans le cadre de ses prestations de conseil aux entreprises, le cabinet Dô-Khac Decision les désigne respectivement par "IS Regime", "IT Regime" et "JI Regime".
[4b]"Les régimes de gouvernance SOA", Tru Dô-Khac, CIO-Online 18 octobre 2010",
{4c]"Le Régime Numérique est le Service (The Regime is the Cloud Computing Service )" , Tru Dô-Khac, CIO-Online, 17 janvier 2011.
[5] "Des régimes relationnels pour un système d'information efficace", Tru Dô-Khac, Le Cercle Les Échos, 31 janvier 2012.
Un discours pertinent en gouvernance de l'informatique d'entreprise (Ang : IT Governance) permet de se hisser au niveau des directeurs des systèmes d’information (DSI) des grandes entreprises françaises. Dès lors, élaborer un tel discours est au cœur des préoccupations des dirigeants des prestataires informatiques, qui sont les interlocuteurs naturels des DSI. Les enjeux sont considérables : il s’agit d'accompagner les DSI, leurs confrères des directions métiers et leurs équipes rapprochées dans l'instauration d’un cadre pour soutenir les transformations numériques de l'entreprise.
La politique, lieu par excellence où la gouvernance s'actualise, invite en ce mois de mai 2012 à faire le point sur les approches et pratiques en gouvernance des systèmes d'information (SI) d'entreprise.
Gouvernance informatique et gouvernance d’un pays
Le regard se tourne naturellement vers les ouvrages en gestion de l’informatique d’entreprise désignés sous le nom de "référentiels SI" ; en effet, soutenue par des acteurs économiques puissants, leur diffusion parmi les professionnels du secteur dépasse de plusieurs ordres de grandeur celle d’un ouvrage d’auteur disponible en librairie spécialisée [1].
Néanmoins, alors que leur contenu est souvent enseigné dans les mastères spécialisés et est l’objet de certificat d’aptitude professionnelle, une rapide lecture de leurs glossaires montre plusieurs courants de pensée (Ang : thought leadership). Mais surtout, à l’intérieur d’un même courant de pensée, on peine à trouver une articulation opérationnelle entre la stratégie informatique, l’organisation de la fonction informatique de l’entreprise et la gouvernance informatique (Ang : IT Strategy, IT Organization, IT Governance).
Dès lors, il peut être avisé de chercher un sens à ces notions en dehors du strict domaine informatique.
Le domaine politique peut constituer un terrain favorable, car ses notions de base relèvent de la culture générale et non d’un corpus professionnel spécialisé. Ainsi, nous oserons la proposition suivante : pour l’"Entreprise France", la "Stratégie France" est la politique déterminée par le Président de la République, l’"Organisation France" est adressée lors de la définition et attribution des différents ministères, et la "Gouvernance France" est arrêtée par la Constitution de la Vème république ; plus généralement, la gouvernance d’un pays s’actualise dans un régime politique.
Management de régimes informatiques
En systèmes d’information d’entreprise, nous représenterons alors la gouvernance informatique comme la "définition, l’application et le management de régimes informatiques".
Désignée par "IT Regime Management" [2], cette représentation de la gouvernance a plusieurs avantages :
Sur le plan sémantique, elle relève de la culture générale et ne s’inscrit pas dans un corpus écrit pour et par des professionnels de l’informatique.
Sur le plan méthodologique, elle définit le livrable d’un projet de gouvernance informatique : c’est un régime informatique. En outre, elle invite naturellement à considérer le cycle de vie de ce livrable : par exemple, un régime sera défini, convenu entre les parties prenantes au SI, arrêté par la direction générale et mise en œuvre par différents dispositifs.
Sur le plan de la pratique, elle invite à définir une typologie de régimes informatiques. Une telle typologie est celle d’un professeur du MIT qui avançait en 2002 une famille de six "archétypes" de gouvernance informatique [Ang : archetype] : "IT Monarchy", "Business Monarchy", "Federal",[3],…
Pour autant attractive par une évocation directe des jeux de pouvoir entre les parties prenantes au SI, cette approche ne semble pas avoir reçu un large suffrage de la part des professionnels informatiques ; si la notion de régime (Ang : regime) s'inscrit dans les racines de la culture française, son entendement pourrait être limité, voire négatif pour les professionnels éduqués outre-Atlantique : nos amis américains n'ont connu en 200 ans qu'une seule Constitution.
Une famille canonique de trois régimes informatiques
Nous proposons une approche centrée, non pas sur la répartition des pouvoirs de décision, mais sur les transactions entre parties prenantes au SI et avançons une famille canonique de trois régimes [4a][4b][4c] :
- un "régime de souscription de service SI catalogue".
- un "régime de maîtrise d’ouvrage SI virtuel".
- un "régime de délégation de service numérique".
- le régime de souscription est rythmé sur la séquence "Renseignement, Installation&activation, Utilisation, Résiliation".
- en maîtrise d’ouvrage, c’est le cycle "Proposition, Contractualisation, Maquette&pilote, Déploiement, Assurance, Désengagement", qui assure une livraison conforme aux spécifications inscrites dans le cahier des charges.
- en délégation, c’est le cycle "Étude d’opportunité, Due diligence, Transfert, Probatoire, Transition, Transformation, Assurance, Réversion", qui sécurise une relation partenariale.
Gouvernance informatique "lean"
Dès lors que l'on aligne au plus prêt la gouvernance informatique sur la stratégie informatique, on met en place différents régimes informatiques. La relation maîtrise d'ouvrage - maîtrise d'oeuvre entre la DSI et les diverses directions métiers [5] devient différenciée et seuls les processus qui créent directement de la valeur pour les utilisateurs sont mis en place : l’IT Regime Management est "lean".
Ainsi, si l’on recherche une réduction de coûts informatiques via un prestataire Cloud, on devra probablement se soumettre à un régime de souscription de service ; pour soutenir un processus métier spécifique, le projet informatique sera piloté sous un régime de maîtrise d’ouvrage ; enfin, une coproduction numérique alliant contenu et contenant sera gouvernée par un régime de délégation.
[1] "Négoce de savoir-faire informatique", Tru Dô-Khac, Le Cercle Les Échos, 3 janvier 2012.
[2] "L’IT governance devient l’IT Regime Management", Tru Dô-Khac, Bestpractices – systèmes d’information, 13 octobre 2010.
[3] "Don’t just lead: govern. Implementing effective IT governance", Peter Weill, Richard Woodham, 2002, MIT CISR.
[4a] Dans le cadre de ses prestations de conseil aux entreprises, le cabinet Dô-Khac Decision les désigne respectivement par "IS Regime", "IT Regime" et "JI Regime".
[4b]"Les régimes de gouvernance SOA", Tru Dô-Khac, CIO-Online 18 octobre 2010",
{4c]"Le Régime Numérique est le Service (The Regime is the Cloud Computing Service )" , Tru Dô-Khac, CIO-Online, 17 janvier 2011.
[5] "Des régimes relationnels pour un système d'information efficace", Tru Dô-Khac, Le Cercle Les Échos, 31 janvier 2012.
Note du 6 novembre 2018
Cet article vulgarise des travaux à caractère académique qui ont été nominés à un prix organisé conjointement par l'association professionnelle Ae-SCM et l'association académique AIM.
"Nos travaux de recherche sur le modèle MOA/MOE nominés au prix Ae-SCM/AIM 2010"